Dans un précèdent article j’avais écris une brève introduction au régime paléo (voir ici)

Il reste que le régime paléolithique n’est pas un régime facile à mettre en place, ni a expliquer. Une des personnes qui y réussit le mieux est Mark Sisson dans The Primal Blueprint
. Il résume le régime paléolithique en dix principes simples.

1. Manger beaucoup de plantes et d’animaux
Désolé pour les végétariens et les végétaliens, mais le régime paléolithique est un régime carnivore. Il s’agit d’une diète modérée en glucides : 22 à 40% de glucides, avec 19 à 35% de protéines et 28 à 47% de lipides. La quantité de protéines et de graisses animales est importante, il est d’autant plus important d’être vigilant et exigeant sur la qualité de ces aliments. Privilégier des viandes bio ou sauvages, autrement dit manger de la viande d’une vache qui a connu les pâturages et mangé de l’herbe et non une vache qui a vécu dans un hangar et mangé des tourteaux de soja et de l’ensilage de mais.

Les aliments autorisés : viandes maigres, volailles, poissons, fruits de mer, œufs, fruits et légumes pauvres en amidon (ex : choux-fleur, brocoli, haricots verts, courgette..).
Les aliments à consommer avec modération : certaines huiles (huile d’olive,huile de noix de coco), avocats, thé, café, boissons alcoolisés, fruits séchés, noix et graines

2. Eviter les choses empoisonnées

Le régime paléolithique évite des groupes d’aliments entiers : les produits laitiers et les céréales (blé, seigle….).

Pourquoi éviter ces aliments qui constituent la base de notre alimentation moderne, c’est qu’il y a de réelles raisons biochimiques d’éviter ces aliments, car ils contiennent des anti-nutriments (je reviendrai sur ce point dans un futur article). Il s’agit de substances qui présentent une toxicité pour le corps humain. D’autres raisons c’est que statistiquement beaucoup personnes ont des problèmes avec ces aliments qui peuvent se traduire sous forme d’intolérances ou d’allergies alimentaires.

Dans le cas du lait, beaucoup de personnes ont des soucis avec le sucre contenu dans le lait : le lactose. A l’âge adulte nous ne possèdons plus l’enzyme capable de le digérer le lactose. En effet cette enzyme est fabriquée par le corps que pendant les premières années de notre vie, pendant la période d’allaitement. Ensuite elle disparait progressivement, sauf exception c’est le cas dans les pays nordiques ou une partie de la population possède une mutation génétique, mais en général la plupart d’entre nous métabolisent mal le lactose.

Les aliments à éviter : produits céréaliers, légumineuses, produits laitiers, produits transformés ou en conserve, légumes riches en amidon (pommes de terre…), viandes grasses, sucre, soda.

Une règle simple pour savoir si un aliment rentre dans le cadre de ce régime c’est de savoir si vous pouvez le manger cru, si ce n’est pas le cas éviter le. Par exemple la pomme de terre n’est pas comestible à l’état cru. De plus les pommes de terre contiennent des composés toxiques nommés alcaloïdes (solanine et chaconine) c’est un exemple d’anti-nutriment. Ces substances sont toxiques pour l’homme mais très utiles pour la plante, car elles lui procurent une protection contre différents pathogènes que l’on retrouve le sol. Ces alcaloides ne disparaissent pas à la cuisson et leur concentration augmente quand la pomme de terre est exposée à la lumière et verdie. C’est la raison pour laquelle on évite de consommer des pommes de terre qui ont des tâches vertes et qu’il faut les entreposer à l’abri de la lumière.

3. Bouger fréquemment à un rythme lent
La pratique d’un régime paléo n’est pas uniquement nutritionnelle, la pratique est également physique. Pour émuler l’activité d’un chasseur cueilleur privilégiez des modes de déplacements doux tel que la marché et le vélo, pratiquer des sports à une intensité modéré…
Ce type d’exercice renforce les os, les articulations et les tissus conjonctifs en évitant les risques de blessures.

4. Soulever des objets lourds
L’activité journalière d’un homme préhistorique impliquait de fréquents efforts physiques sur une courte durée : transporter du bois, une carcasse d’animal…
Pour recréer ce type d’effort, il s’agit d’avoir une activité physique plus intense sur un laps de temps court, la pratique de la musculation est un bon complément pour augmenter votre masse musculaire et maintenir un bon métabolisme.

5. Taper un sprint de temps à autre
Le chasseur-cueilleur avait parfois des brefs moments de course à la chasse ou pour fuir un danger. Penser à sprinter 1 fois par semaine pendant une dizaine de minutes, c’est une sorte de décrassage. Ce type d’activité physique permet d’induire une réponse hormonale en promouvant la sécrétion de testostérone et d’hormone de croissance bénéfique aussi bien chez l’homme que chez la femme.

6. Obtenir suffisamment de sommeil
Avoir une quantité et une qualité de sommeil suffisante est essentiel pour avoir une bonne santé. C’est encore plus important si votre objectif est de perdre du poids. Le manque de sommeil provoque un stress qui induit l’augmentation de l’hormone cortisol, qui va bloquer votre perte de poids.

Pour bien dormir trois conseils simples
– dormir 8 à 9h par nuit pour un adulte, c’est beaucoup mais c’est un minimum. Si vous n’y arrivez pas, compensez par des micro-siestes dans la journée.

– ne regardez aucuns écrans une heure avant de vous endormir, par écrans j’entends téléviseur, ordinateur, ipad… Le fait d’être exposer à ce type de sources lumineuses perturbe la production de mélatonine nécessaire au bon endormissement.

– enfin dormez dans une pénombre totale, pour les mêmes raisons qu’évoquées précédemment, si vous avez un réveil à affichage lumineux jetez le par la fenêtre ou couvrez-le.

7. Jouer
On pense toujours que les sociétés primitives avaient une vie plus dure que la notre. Effectivement le risque de mourir jeune était plus élevé mais l’étude de chasseurs-cueilleurs contemporains infirme ces représentations. Le temps consacré à la socialisation et à des activités récréatives dans ces tribus est beaucoup plus élevé que dans nos sociétés « modernes ». N’hésitez pas à avoir des activités récréatives et relaxantes pour conserver votre santé.

8. Recevoir suffisamment de rayons de soleil
Les humains ne peuvent pas synthétiser directement la vitamine D, pour le faire nous avons besoins du soleil et de notre peau. 15 min d’exposition par jour peuvent suffire. Si vous passez votre journée derrière un bureau et dans le métro il est fort probablement que vous soyez carencés en vitamine D. Pour vérifier s’il vous manque de la vitamine D vous pouvez demander un dosage sanguin à votre médecin, si nécessaire supplémenter votre vitamine D par voie orale. La vitamine D intervient dans le métabolisme des graisses, elle est indispensable pour un bon fonctionnement cellulaire et fixer le calcium.

9. Eviter de faire des erreurs stupides

Dans un environnement préhistorique, une petite erreur pouvait couter très cher, il était donc utile de cultiver un sens de la vigilance et de la gestion du risque. Cette nécessité reste valable aujourd’hui. C’est particulièrement valable sur vos choix alimentaires.

10. Utiliser son cerveau
Nous avons un des cerveaux du règne animal aux capacités les plus développées , alors autant l’utiliser et le mettre à profit. Développer constamment vos connaissances et poser vous des challenges pour stimuler votre cerveau et vos neurones. La stimulation de votre cerveau est un facteur de prévention de maladies neurodégénératives (Alzheimer…).

Conclusion :
Ces dix principes ne sont pas des rêgles inscrites dans le marbre à suivre à la lettre, si vous implétez le régime paléolithique ne serais qu’à 80% c’est déjà pas mal. En matière de nutrition, il n’existe pas de régime « taille unique » pour tous, mais il y a des choix alimentaires plus intelligents que d’autres et plus adaptés à la biologie de chacun.

Crédits photos : Julay Cat