A l’heure ou des milliers d’allemands défilent contre le nucléaire et que les japonais luttent encore pour éviter une fusion nucléaire, on peut s’interroger sur le niveau d’information de la population.

La catastrophe nucléaire de Tchernobyl, nous a appris qu’en matière d’information lors d’une catastrophe nucléaire, nous n’étions pas tous logés à la même enseigne. En 1986, lors de la catastrophe de Tchernobyl, j’avais 7 ans et j’habitais en Allemagne. Je me rappelle très bien avoir été confiné chez moi, n’avoir pas eu droit de jouer à l’extérieur pendant plusieurs semaines, alors que mes petits camarades français jouaient tranquillement à l’air libre alors qu’un nuage radioactif passait au dessus de leurs têtes.

La différence par rapport à 1986 c’est que nous disposons de beaucoup plus de sources informations qu’en 1986, nous pouvons comparer.

Pour commencer un petit graphique pour bien comprendre les impacts des rayonnements sur la santé humaine avec des données en millisievert (mSv)

Dans une situation comme celle de Fukushima, sur un sujet sensible comme le nucléaire, les informations que nous recevons sont partielles et souvent contradictoires L’essentiel est de diversifier ses sources d’informations, ensuite à chacun de se faire sa propre opinion. Voici une petite sélection de sites web qui vous aiderons à former votre propre avis.

IRSN (Institut de radioprotection et de sureté nucléaire)

Comme le dit son site web c’est « l’expert public en matière de recherche et d’expertise sur les risques nucléaires et radiologiques. »

L’IRSN est un établissement public à caractère industriel et commercial, il n’est pas à proprement parlé un organisme indépendant, car il est placé sous la tutelle conjointe de 5 ministères :
Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie
Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Ministère de la Défense
Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé

On comprend facilement qu’avec autant de ministères de tutelles écrire un simple communiqué doit être compliqué car beaucoup d’intérêts différents s’opposent (sanitaire, économique, social) .
http://www.irsn.fr

EURDEP (European Radiological Data Exchange Platform)

Ce site est particulièrement intéressant, car il compile les données de mesures de radioactivité dans les différents pays européens. Ces données sont en partie publiques (choisir « EURDEP public map » dans le menu de gauche pour voir les données). Par contre les données sont transmises avec une latence : une heure pour la France. Ci-dessus la mesure de rayons T-Gamma sur l’Europe, il y a un an le 26 mars 2010 à comparer avec la mesure du 26 mars 2011 au début de l’article (les plus fortes concentrations figurent en orange et rouge). A l’étude des ces deux documents on remarque qu’il n’y a pas pour l’instant pas de valeurs anormales, il s’agit ici de nanoSievert(nSv,10^-6 Sievert) bien inférieurs à des milisievert (mSv, 10^-3 Sievert). Les principaux radionucléides émis par la centrale de Fukushima à savoir l’iode 131 et le césium 137 ne figure pas sur ces cartes publiques, mais ils émettent des rayons gamma et indirectement ils deviendraient visibles sur la carte à des fortes concentrations.
http://eurdep.jrc.ec.europa.eu

CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la Radioactivité)
La CRIIRAD est une association à but non lucratif. Leurs communiqués et analyses ne vont pas toujours dans le même sens que ceux de IRSN. Dans leur communiqué du 26 mars 2011, ils estiment que le niveau de contamination en iode 131 annoncé par l’IRSN est sous-évalué, car la méthode de mesure de tient pas compte de toute les formes d’iode 131 en présence.
http://www.criirad.org/

Les médias étrangers et nationaux
Il faut chercher l’information ailleurs ma préférence va aux médias étrangers, je trouve qu’en France les médias ne font pas assez d’investigations. Vous pouvez aller faire un tour sur la TSR (Télévision suisse romande) et voir ce reportage du magazine « Temps Présent » intitulé « nucléaire en sursis » (durée : 50 minutes)